Lorsque l’on passe rue Tourlaque on peut voir un bâtiment à pans de bois orné d’une fresque de mosaïque portant le nom « Les Fusains » et sur le côté une élévation de verrières.
On est devant une des plus intéressantes cités d’artistes de Paris.
Sa construction s’est effectuée en deux étapes. Entre 1900 et 1910, sur une parcelle désaffectée du cimetière de Montmartre (où poussaient entre autres des fusains) sont élevés, de façon quelque peu anarchique, des ateliers en structures légères récupérées de pavillons de l’exposition universelle de 1889. L’entrée se fait alors par la rue Steinlen.
Ils sont loués à prix modique à des artistes tels que Derain (à partir de 1906) Bonnard (1913, il conserve son atelier jusqu’à sa mort en 1947, même si à la fin de sa vie il passait beaucoup plus de temps au Cannet). Auguste Renoir y aurait loué un atelier lorsqu’il habitait sur la Butte.
Dans les années 1920, la cité est agrandie et se prolonge jusqu’à la rue Tourlaque. Des allées sinueuses et plantés d’arbres sont alors tracées.
Cette deuxième période voit l’installation d’artistes surréalistes tels que Jean Arp et Sophie Tauber de 1920 à 1926, Max Ernst de 1925 à 1935, Joan Miro en 1927, ainsi que le poète Paul Eluard.
Magritte, Dali et bien d’autres y sont passés.
Aujourd’hui quelques artistes y travaillent encore mais la grande partie des ateliers ont été convertis en logements.
A la suite de certaines indélicatesses un digicode a été installé et il est maintenant difficile de pouvoir admirer le jardin foisonnant.
22, rue de Tourlaque
Quartier : Grandes Carrières
Références :
Delorme (Jean Claude) et Dubois (Anne Marie) Ateliers d’artistes à Paris, Paris, Parigramme, 2015
Chadych (Danielle) et Leborgne (Dominique) Guide du promeneur 18ème arrondissement Paris, Parigramme 1996