Un peu d’histoire pour raconter la naissance de cette noble et réputée institution de la place Clichy
Place de Clichy, le 15 mars 1912, commence la construction d’un lycée de jeunes filles à la place d’un ancien couvent. Ce sera le lycée Jules Ferry. Conçu par l’architecte Pierre Paquet, le bâtiment sera moderne à structure en béton armé, aux matériaux classiques - les briques colorées - ou nouveaux – le béton.
Le temps est à l’hygiènisme, ainsi les salles seront-elles vastes, amplement ouvertes sur la cour, les couloirs sur la rue, en de larges baies vitrées. La transparence des lieux laisse entrer l’air et la lumière. Le grand jour de l’inauguration, 26 octobre 1913, réunit Louis Barthou, Président du Conseil, Louis Liard, vice-recteur de l’Académie de Paris et Madame Jules Ferry. Inauguration d’un monument encore incomplet puisque ce n’est qu’en 1917 que l’aile de la rue de Douai est construite ; en 1932 – 1934 les derniers bâtiments du couvent sont détruits ; en même temps on ajoute la coupole de béton et verre du réfectoire dans la cour et le gymnase/verrière du 5ème étage.
Travailler avec des artistes
Les fresques de fleurs et de plantes des salles et des couloirs, les mosaïques des sols et des murs, les vitraux, le mobilier, les éclairages témoignent du souci qu’a eu Pierre Paquet de travailler avec des artistes. Le lycée connaît vite le succès. Il propose des sections enfantines, des classes primaires et élémentaires, des classes du premier et du second cycle. Mieux, dès 1917, est créée une classe préparatoire à l’Ecole Centrale des Arts et Manufactures.
On y préparait également le concours d’entrée à l’Ecole d’Ingénieurs Céramistes de Sèvres, à l’Ecole de Physique et de Chimie, à l’Institut agronomique. Le lycée Jules Ferry était considéré comme le plus grand lycée de la rive droite. On raconte que c’est un groupe d’élèves de Jules Ferry qui offrit à Clémenceau le porte plume avec lequel il signa l’armistice en 1918. Plus tard on trouvera des divisions de classes préparatoires à l’Ecole Normale Supérieure de Fontenay. On y enseigne l’anglais, l’allemand, l’italien, l’espagnol et le russe, et l’Histoire des Arts depuis 2000.
Pendant la seconde guerre mondiale, la vie continua, mais les effectifs chutèrent. Un comité de résistance s’organisa avec une partie des personnels. De nombreuses élèves juives furent déportées. En 1945, il y a trop d’élèves, on ouvre alors des annexes : annexe de la Jonquière (actuel collège Mallarmé), annexe Bessières (actuel lycée Honoré de Balzac).